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Mobilisons-nous à Bruxelles !

6.000, c’est le nombre de cartes que nous voulons récolter en Région bruxelloise.
Aujourd’hui, plus de 8.500 personnes suivent une formation d’alphabétisation avec pas moins de 500 bénévoles et travailleurs, dans plus de 250 lieux de formation.
Bruxelles représente la moitié des apprenants et stagiaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles, alors mobilisons-nous !


Pourquoi ces cartes ?

Signer une carte, c’est participer à la campagne 2016 du mouvement Lire et Ecrire et la soutenir. Cette année, l’association souhaite faire entendre nos voix à tous, et essentiellement celles de nos publics, en rassemblant un grand nombre de cartes et les déposer, fin mai 2017, au ministre de l’Intégration sociale, Willy Borsus, responsable de la généralisation du Projet Individualisé d’Intégration Sociale (PIIS).

Le PIIS, en deux mots

Depuis le 1er novembre 2016, tous les nouveaux bénéficiaires du Revenu d’Intégration Sociale (RIS) doivent signer un PIIS avec leur CPAS. Notre public est particulièrement touché par cette mesure puisque plus d’un tiers de nos apprenants sont aidés par le CPAS. Le PIIS est un contrat entre le CPAS et l’usager qui vise son « intégration ». Ce contrat fait l’objet d’entretiens d’évaluation réguliers qui peuvent déboucher sur des sanctions comme la suspension ou le retrait du RIS.

Nos craintes

Cette nouvelle mesure s’ajoute à l’arsenal déjà bien chargé des mesures d’activation en matière de recherche d’emploi. Nous craignons qu’elle accentue encore plus la pression exercée sur nos publics déjà vulnérables puisqu’ils risqueront l’exclusion de l’aide sociale.
Ce dispositif risque aussi de renforcer l’incompréhension des personnes en difficulté avec le français parlé ou écrit qui ne s’y retrouveront plus entre leurs différentes démarches et obligations (parcours d’intégration, Cellule ISP, suivi Actiris, etc.).
L’impact de cette mesure sur les conditions de vie des personnes analphabètes est actuellement une inconnue mais nous savons que l’évaluation de ces politiques par les pouvoirs publics ne tient pas compte des populations les moins scolarisées, pourtant majoritaires dans les dispositifs d’aide sociale et de chômage.

Qui est Rosa ?

Rosa a fait sa première apparition dans le film Plongée en Absurdie, le 8 septembre 2015. Au travers de cette campagne, Lire et Écrire dénonçait les politiques d’activation qui ne tiennent pas compte des difficultés spécifiques des publics qu’elle accueille.

En 2016, Rosa revient avec des propositions

Le 8 septembre 2016, Rosa revient dans un nouveau film, Rosa, la vie en rose. Cette fois, Lire et Ecrire ne dénonce pas mais propose, montre une situation idéale d’accompagnement en adoptant un ton décalé de douce utopie.

Après avoir perdu son travail, Rosa décide de s’inscrire en formation d’alphabétisation car son fils entre à l’école et elle tient à l’aider dans ses devoirs. Comme elle cherche aussi un nouveau travail, Rosa explique à sa conseillère emploi son projet : continuer sa formation tout en travaillant. Dans cette vision idyllique, Rosa trouve immédiatement une place en formation et un emploi qui correspond à ses compétences. Son nouvel employeur est également d’accord pour qu’elle poursuive sa formation…

Un ton décalé pour mieux nous faire entendre

Pour écrire le scénario de ce film, nous sommes allés à la rencontre des apprenants et des travailleurs sociaux.
Les premiers nous ont fait part de leur découragement et de leur perte d’espoir. Alors qu’ils demandent à être écoutés, entendus, accompagnés, ce qu’on leur offre le plus souvent, c’est un parcours d’activation vain et complexe : accumuler des preuves administratives de recherche d’emploi plutôt que trouver un travail.
Du côté des organismes publics en charge de cet accompagnement, le constat est également pessimiste. Les travailleurs sociaux rencontrés disent manquer de temps et de moyens pour mener à bien leur mission. Ils se sentent de plus en plus prisonniers de cette même logique d’activation qui mène à l’exclusion.

Pour Lire et Écrire, l’alphabétisation est un droit et non une condition

Pour Lire et Écrire, il est temps que les pouvoirs publics mettent en place les instruments d’évaluation de ces politiques d’activation et agissent sur les causes mêmes de la persistance de l’analphabétisme.
S’il y a persistance de l’analphabétisme dans un pays où la scolarité est obligatoire, c’est bien parce que l’enseignement n’est pas capable d’amener une partie des enfants issus des classes populaires, belges ou immigrées, au niveau de maîtrise des compétences de base équivalent au Certificat d’études de base (fin de sixième primaire).

Comme Rosa, signer une carte, c’est demander aux pouvoirs publics

➔ Un accompagnement

A Lire et Ecrire, nous constatons que les mesures d’activation sont souvent discriminantes pour notre public car elles reposent sur des exigences de plus en plus lourdes en matière de preuves écrites et sur des contrôles basés sur la menace d’une suspension des allocations.

Nous demandons un accompagnement de qualité c’est-à-dire une réelle démarche de soutien qui tienne compte à la fois des projets de nos publics mais aussi de leurs difficultés. Pour cela, les personnes doivent avoir bien compris à quoi elles s’engagent et doivent être pleinement en accord avec leur contrat.

➔ Une formation en alphabétisation

La formation en alphabétisation fait partie des mesures d’activation et devient de plus en plus obligatoire. Les compétences linguistiques de nos publics servent parfois de critères d’évaluation de leurs capacités d’insertion sur le marché de l’emploi. L’offre de formation en alphabétisation à Bruxelles reste néanmoins insuffisante : le secteur forme chaque année environ 8.500 personnes alors que la demande pourrait concerner 80.000 personnes.

Nous demandons que chaque adulte qui le souhaite puisse trouver une formation en alphabétisation proche de son domicilie ou de son lieu de travail. Nous souhaitons que ces formations respectent les rythmes d’apprentissage et ne soient pas limitées en nombre d’heures ni dans leur durée. Nous souhaitons aussi que ces formations visent l’émancipation des personnes et ne se transforment pas en un outil de contrôle ou de suivi pour mesurer leur volonté d’insertion.

➔ Un emploi

Nous le constatons depuis longtemps, l’accès à l’emploi est encore plus difficile lorsque l’on est en difficulté avec le français écrit ou parlé. Pourtant notre public a de nombreuses compétences pour exercer un travail mais celles-ci ne sont en général ni reconnues ni validées. De plus, dans le contexte actuel de pénurie d’emplois, les exigences de qualification à l’embauche augmentent de manière souvent infondée sans lien véritable avec le travail demandé, si bien que les exclusions envers les personnes en difficulté de lecture et d’écriture se renforcent.

Dans notre société où le chômage est structurel et touche particulièrement les personnes les moins diplômées, les politiques actuelles de mise à l’emploi continuent d’ignorer cette réalité et font peser la responsabilité du chômage sur les personnes déjà très fragilisées. Nous demandons des politiques publiques qui permettent d’offrir réellement à tous des perspectives d’insertion, notamment par l’accès à l’emploi pour les personnes analphabètes.

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